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Tarek Aït Meddour : “La pièce “Résister” est une ode à la liberté”

Rencontre avec Tarek Aït Meddour, un chorégraphe de danse contemporaine qui a créé sa propre compagnie en 2016, la Cie Colégram. Il nous présente ici Résister, une création qui interroge les différents visages et éclats de la Résistance.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Tarek Aït Meddour, j’ai 32 ans. Je suis un artiste interprète, danseur et chorégraphe. J’ai commencé la danse tardivement, à l’âge de 20 ans. En 2016, j’ai créé la Compagnie Colégram dont je suis directeur artistique. J’ai également été professeur de manière ponctuelle dans des stages internationaux, ainsi que jury dans des concours nationaux.

Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai étudié à la fac d’histoire jusqu’à mes 20 ans, puis je me suis formé en danse à l’école des arts de Créteil, avant de pouvoir danser à l’AID (Académie Internationale de la Danse) à Paris. J’ai ensuite intégré la compagnie de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche, au Centre Chorégraphique National de Nantes. Pendant deux ans j’ai été le danseur de Slimane mais cet aspect commercial de la danse me plaît moins. Mon parcours a été jalonné de diverses expériences car je m’inspire des arts du cirque et j’ai longtemps été judoka. Toutes ses expériences ont forgé mon mental, j’ai beaucoup appris grâce à elles.

Un festival numérique est proposé par la Caisse des Dépôts au Théâtre des Champs-Élysées, que pensez-vous de cette initiative ?

La Caisse des Dépôts est une structure de diffusion d’artistes pré-professionnels ou professionnels. Elle regroupe trois ensembles musicaux et trois chorégraphes pour un programme d’une heure. J’ai eu l’opportunité de me produire sur la scène mythique du Théâtre des Champs-Élysées et leur accueil a été chaleureux. Je pense que ce festival numérique est une bonne alternative car en tant qu’artiste, on se sent soutenu.

Qu’est-ce que vous évoque Résister ?

Avec un son emblématique de Jasser Haj Youssef, Résister n’est pas qu’une simple chorégraphie, la pièce a aussi une visée métaphysique et spirituelle. L’homme est parfois soumis aux contraintes de la vie quotidienne mais Résister est une ode à la liberté. Cependant, les corps peuvent succomber à l’oubli de soi. Les mouvements s’enchaînent au rythme de la musique et les danseurs sont confrontés à toutes les formes de liberté, individuelle comme collective. C’est une allégorie de l’émancipation et de la légèreté car la quête finale est le bonheur. Cette pièce contemporaine est composée de 8 danseurs et dure une heure, c’est une révolte nerveuse et passionnée qui questionne l’Humanité.

Pourquoi les danseurs de votre compagnie sont-ils vêtus de robes blanches ?

Résister remet en question l’identité des genres. Les hommes comme les femmes portent des robes blanches, cela évoque aussi la pureté et la fluidité. Le message clé que je voulais faire passer est la représentation de l’Oiseau. L’interprétation du décor et des costumes nous rappelle le côté onirique et aérien de la pièce. Pour aller plus loin, j’ai voulu incarner des personnalités inspirantes de l’histoire comme Rosa Parks ou Gandhi, personnages qui prônent l’égalité et la paix dans le monde.

Quelle est votre actualité ainsi que les projets à venir qui vous tiennent à cœur ?

Je suis actuellement en résidence de création pour ma dernière pièce, un solo de 20 minutes intitulé Ventisei. Cette création met en scène un homme étouffé par un monde à l’arrêt. L’ombre et la lumière sont contrastées et une instabilité affective se fait ressentir. J’ai la chance de pouvoir travailler cette chorégraphie au conservatoire de Pierrefitte et au théâtre Alexandre Dumas. Je travaille également sur des projets de médiation pour des danseurs handicapés, ainsi que dans des EHPAD. Le projet s’intitule Cycle, il propose un moment convivial et prouve que la danse est un langage universel.




 

Propos recueillis par Aurélie Celdran 

Plus d’informations sur le compte Instagram de la Compagnie Colégram.

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